Harpagon, l’avare, n’aime que son
argent ; il ne voit que des voleurs autour de lui, il soupçonne tout le
monde de vouloir lui voler son argent. Son fils et sa fille causent-ils à part :
« Je crois, dit-il, qu’ils se font signe l’un à l’autre de me voler ma
bourse. » Il fouille le valet de son
fils ; après avoir visité ses deux mains, il demande les autres. Il refuse à ses enfants le nécessaire, et son fils,
réduit à manquer de tout, devient joueur. Harpagon l’apprend et au lieu de lui
reprocher ce vice, il lui conseille de placer à gros intérêt l’argent qu’il
gagne au jeu. L’Avare songe à établir ses deux enfants sans s’inquiéter le
moins du monde de leurs goûts, il a fait choix d’une riche veuve pour son fils
Cléante, et pour sa fille, Élise, du seigneur Anselme, un homme mûr qui n’a pas
plus de cinquante ans, mais noble, doux, posé, sage et fort riche. Son
intendant, Valère, qui aspire secrètement à la main d’Élise, lui fait
quelques objections.
Harpagon n’a hâte
d’établir ses enfants que pour épouser lui-même une jeune fille pauvre dont la
beauté l’a charmé et qui apportera en ménage, à défaut de fortune, mille
qualités précieuses, beaucoup de frugalité et d’économie. Il se croit obligé de l’inviter à diner, mais il
s’agit de dépenser le moins possible. Harpagon tente de s’entendre avec son
cuisinier, qui est aussi son cocher, dans une scène du dernier comique.
Pendant le repas, Harpagon
découvre que son fils est épris de cette même Marianne qu’il veut épouser. Mais tout à coup, un affreux malheur vient lui faire
oublier tous ses projets. Il s’aperçoit qu’on lui a volé sa cassette qu’il
tenait enfouie dans son jardin et qui contenait dix mille écus. Son désespoir
est au comble. Il accourt, sans chapeau, et s’écrie : « Au
voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, je suis
perdu, je suis assassiné ! on m’a coupé la gorge : on m’a
dérobé mon argent. »
Il appelle à son
aide, commissaires, archers, prévôts, juges, potences, bourreaux.
Maître Jacques, qui a à se
plaindre de l’intendant Valère, l’accuse de ce vol. Cet intendant n’est
autre que l’amant déguisé d’Élise, qui tâche de gagner la tendresse d’Harpagon
en donnant dans ses maximes et en applaudissant à ce qu’il fait. Valère se
croit dénoncé et au langage de l’Avare, s’imagine qu’il s’agit non de sa
cassette mais de sa fille, ce qui amène de plaisants malentendus. À la fin, il
se trouve que ce sont les enfants d’Harpagon qui ont fait disparaître la
précieuse cassette afin de forcer leur père à abandonner ses projets. Le
seigneur Anselme, qui n’est autre que le père de Valère et de
Marianne, renonce à Élise en faveur de son fils, et l’Avare renonce à son
tour à Marianne, consent à tout, à condition qu’Anselme fasse les frais de ces
doux mariages et qu’on lui rende sa chère cassette.
La comédie de L’Avare n’eut
pas d’abord tout le succès qu’elle méritait parce qu’elle était écrite en
prose. On croyait à cette époque qu’une bonne comédie ne pouvait s’écrire qu’on
vers.
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