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miércoles, 20 de enero de 2016

Les Tragédies



Les Tragédies

On peut négliger, dans l'œuvre de Racine, la Thébaïde et Alexandre; mais Andromaque, en 1667, est dans l'histoire de notre théâtre, une date aussi importante que, trente et un ans auparavant, celle du Cid.

— Andromaque (1667)
Racine a tiré cette pièce du tragique grec Euripide ; mais il s'est inspiré également d'Homère et de Virgile. Il a modifié profondément la situation de son héroïne. Dans la légende ancienne, Andromaque tremble pour la vie du petit Molossus, enfant né de son mariage avec Pyrrhus. Chez Racine, Andromaque est restée la veuve d'Hector et la mère d'Astyanax. Aussi va-t-elle se trouver prise entre deux devoirs : demeurer fidèle à la mémoire de son époux, et sauver son fils. La jalousie et l'orgueil d'Hermione forment un contraste saisissant avec la résignation et le calme courage d'Andromaque.

— Britannicus (1669)
Racine avait remporté un éclatant succès avec Andromaque. Mais les partisans du vieuxCorneille déclaraient Racine incapable de réussir dans la tragédie historique. Celui-ci accepta le défi et chercha dans Tacite un sujet qui lui permît de développer des sentiments romains. Il choisit l'histoire de Néron et de Britannicus, et la suivit fidèlement ; mais il limita son action qui devait se passer en vingt-quatre heures. Il ne voulut peindre en Néron que le monstre naissant, afin que le personnage restât humain et pût exciter sinon la sympathie, du moins l'intérêt des spectateurs.

— Barjazet (1672)
Racine n'a pas toujours imité les anciens. Une anecdote racontée par un ambassadeur à Constantinople lui a inspiré une tragédie dont le sujet est contemporain. Il n'a pas cherché, dans cette tragédie, la couleur locale extérieure, comme les romantiques. Mais il s'est appliqué à donner aux passions et aux sentiments le degré d'intensité et de fureur qui peut rendre vraisemblable le dénouement. Jamais la jalousie féminine n'a été mieux analysée

— Iphigénie(1674)

Iphigénie est imitée du poète grec Euripide, mais Racine modifie sur certains points l'action et le dénouement. C'est ainsi qu'il rend Achille amoureux d'Iphigénie, tandis qu'Euripide nous dit seulement qu'Agamemnon s'est servi du prétexte de ce mariage pour faire venir sa fille à Aulis. Racine a supprimé le personnage de Ménélas et l'a remplacé par Ulysse. Et surtout, il a changé le dénouement. Chez Euripide, Iphigénie est étendue sur l'autel du sacrifice ; un nuage l'enveloppe, elle disparaît, et l'on trouve à sa place une biche blanche. C'est Diane qui l'a enlevée et transportée en Tauride. Racine suppose au contraire que l'oracle a voulu désigner en réalité une autre Iphigénie, Ériphile, qui, à la fin de la pièce, est contrainte de se sacrifier elle-même. Iphigénie est une des pièces les mieux construites et les mieux écrites de Racine : Voltaire la considérait comme le type parlait de la tragédie classique.

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