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sábado, 30 de enero de 2016

Résumé : Horace de Corneille (1640)




Résumé : Horace de Corneille (1640)

Au moment où commence la tragédie, nous sommes introduits dans la famille d’Horace, vieux chevalier romain, père de trois fils, dont l’un a épousé Sabine, sœur de Curiace, patricien d’Albe. Un nouveau mariage doit rapprocher encore les familles romaine et albaine : Curiace est fiancé à Camille, fille du vieil Horace. Mais Albe et Rome sont en guerre, et cet événement retarde l’union projetée. Cependant Curiace vient annoncer à sa fiancée que les chefs d’Albe et de Rome, sur le point de livrer une bataille qui devait être décisive, ayant horreur du sang qui allait être versé, ont résolu de finir cette guerre par un combat de trois contre trois. Camille reçoit avec transport une si heureuse nouvelle. Les trois Horaces sont choisis par Rome pour défendre ses destins. Curiace félicite l’aîné des trois de cet honneur, en se plaignant néanmoins de ce qu’il faut que ses beaux-frères périssent, ou qu’Albe, sa patrie, devienne sujette de Rome. Presque au même instant on lui vient annoncer qu’Albe l’a choisi, lui Curiace, avec deux de ses frères, pour être ses combattants. Sa douleur est au comble. Sabine et Camille se montrent aussi plus alarmées que jamais. Horace et Curiace s’arrachent d’auprès d’elles et partent pour le combat.

Les deux armées, en les voyant paraître, s’émeuvent à l’idée que des personnes si proches vont combattre ensemble, et un sacrifice est fait pour consulter la volonté des dieux. L’espérance renaît dans le cœur de Sabine, tandis que Camille n’augure rien de bon. En effet, le vieil Horace vient leur apprendre que les combattants sont aux mains. Peu d’instants après, la nouvelle se répand que deux Horaces sont tués, que le troisième est en fuite, et que les trois Curiaces sont demeurés maîtres du champ de bataille. Camille pleure ses deux frères, mais ressent une secrète joie de la victoire de son amant. Sabine, qui ne perd ni ses frères ni son mari, apprend cette nouvelle avec un esprit plus calme. Mais l’épouvante la saisit aussi quand elle entend les menaces que le père des Horaces profère contre son fils : ce vieillard, uniquement touché des intérêts de Rome qui va devenir sujette d’Albe, jure qu’avant la fin du jour il aura lavé dans le sang de son fils la honte des Romains.

Sur ces entrefaites, un envoyé de Tulle, roi de Rome, vient annoncer au vieil Horace la victoire de son fils, dont la fuite n’était qu’un stratagème pour vaincre les trois Curiaces, qu’il a exterminés l’un après l’autre. À peine cette dernière victoire est-elle connue, que le vainqueur arrive avec les trophées de sa triple victoire. Camille, qui ne voit dans le triomphe de son frère que la perte de son fiancé, tombe dans une affreuse douleur, éclate en cris d’indignation contre Rome et maudit la victoire d’Horace. Ce dernier entre en fureur contre celle qui ose pleurer le triomphe de sa patrie, et, oubliant que Camille est sa sœur, il tire son épée et la lui plonge dans le sein. Horace ne tarde pas à se repentir de ce meurtre : il en a honte et prie son père de l’en punir.

viernes, 29 de enero de 2016

Appréciation littéraire et analytique

Appréciation littéraire et analytique



« Le sujet des Horaces, qu’entreprit Corneille après celui du Cid, était bien moins heureux et plus difficile à manier. Il ne s’agit que d’un combat, d’un événement très simple, qu’à la vérité le nom de Rome a rendu fameux, mais dont il semble impossible de tirer une fable dramatique. C’est aussi de tous les ouvrages de Corneille celui où il a dû le plus à son seul génie. Ni les anciens ni les modernes ne lui ont rien fourni : tout est de création. Les trois premiers actes, pris séparément, sont peut-être ce qu’il a fait de plus sublime, et en même temps c’est là qu’il a mis le plus d’art… mais au commencement du quatrième acte, la pièce est terminée, le sujet est rempli. Il s’agissait de savoir qui l’emporterait de Rome ou d’Albe : 

les Curiaces sont morts ; Horace est vainqueur ; tout est consommé. Ce qui suit forme non seulement deux autres pièces, ce qui est un vice capital, mais, par un effet malheureusement rétroactif, nuit beaucoup à la première, en ternissant le caractère qu’on vient d’admirer, et rendant odieux gratuitement le personnage d’Horace, qui avait excité de l’intérêt. L’une de ces deux actions, ajoutées à l’action principale, est le meurtre de Camille, qui est atroce et inexcusable ; l’autre est le péril d’Horace mis en jugement, et accusé devant le roi par un Valère qu’on n’a pas encore vu dans la pièce, et cette dernière action est infiniment moins attachante que la première, parce qu’on sent trop bien qu’Horace, qui vient de rendre un si grand service à sa patrie, ne peut pas être condamné. Ces trois actions bien distinctes, qui, ne pouvant se lier, ne peuvent que se nuire, composent un tout extrêmement vicieux… Mais, du moins l’auteur, en se réduisant à ces trois actes, pouvait-il faire un tout régulier ? Je ne le crois pas ; car il n’y avait pas de dénouement possible.



Les ressources si ingénieuses qu’à trouvées Corneille pour relever la simplicité de son sujet ont un grand inconvénient : c’est de mettre des personnages principaux dans une situation dont il ne peut les tirer heureusement ; car je suppose qu’il voulût finir à la victoire d’Horace, comme la nature du sujet le lui prescrivait, que deviendra cette Camille oui vient de perdre son amant ? C’est un principe convenu que le dénouement doit décider de l’état de tous les personnages d’une manière satisfaisante. Que faire de Camille ? La laisser résignée à son malheur était bien froid, et, de plus, contraire à l’histoire qui est si connue. 

La tuer flétrit le caractère d’Horace, et, de plus, commence nécessairement une seconde action ; car on ne peut pas finir la pièce par un meurtre si révoltant. Et Sabine ? Elle n’est pas si importante que Camille ; mais il faut donc la laisser aussi pleurant ses trois frères ? Rien de tout cela ne comporte un dénouement convenable ; et quoiqu’il y ait de l’art à mettre les personnages dans des situations difficiles, cet art ne suffit pas : l’essentiel est de savoir les en faire sortir. Corneille n’en trouvant pas le moyen, a pris le parti de suivre jusqu’au bout toute l’histoire d’Horace, sans se mettre en peine de la multiplicité d’action. Ce ne fut pas ignorance des règles, ce fut impossibilité de faire autrement…

jueves, 28 de enero de 2016

Tragédie, histoire et politique:

Tragédie, histoire et politique:



De fait, la tragédie cornélienne est essentiellement d'inspiration historique. Horace, Cinna et Polyeucte s'inspirent toutes les trois de l'Antiquité latine, et chacune se situe à une période clef de l'histoire romaine: conquête de cités voisines, dans le cas d'Horace (Albe, VIIe siècle av. J.-C.), passage de la République à l'Empire dans celui de Cinna (Ier siècle apr. J.-C.), passage du paganisme au christianisme pour Polyeucte (IIIe siècle).

Dans les trois pièces, la crise psychologique s'inscrit donc dans un cadre historique bien déterminé, mais celui-ci offre souvent une perspective sur l'actualité du temps de Corneille. Ainsi, Horace relate l'affrontement fratricide opposant un jeune Romain à un citoyen d'Albe, qui est aussi le mari de sa sœur Camille. Or, depuis 1636, la France était engagée dans une guerre contre l'Espagne, alors que Philippe IV et Louis XIII se trouvaient doublement liés, pour être marié chacun à la sœur de l'autre. Par ailleurs, cette pièce soulève le problème de la légitimité de la raison d'Etat et de ses limites: le héros doit-il aller jusqu'au meurtre de sa sœur au nom de l'honneur de la patrie??. Cette question était d'une grande actualité dans une période où la France était profondément divisée. Le cas de Cinna est analogue.


 Cette tragédie relate une conjuration des républicains contre Auguste, qui avait transformé la république en empire, à son profit. Elle pose, par cet argument, le problème de la défense et de la légitimité d'un pouvoir centralisé, et les contemporains ne manquèrent pas d'y voir une allusion explicite à la situation de Louis XIII, qui s'était engagé avec Richelieu dans l'établissement du pouvoir absolu, au détriment non pas des républicains, mais de la noblesse, que Richelieu cherchait à contenir et à dominer. Faut-il voir dans Cinna (sous-titré « la Clémence d'Auguste »), comme certains l'ont dit, une invitation à la clémence adressée à Louis XIII??. Rien ne permet de l'affirmer, d'autant que la pièce semble être plutôt une célébration du pouvoir absolu. L'ensemble de ces considérations indique surtout clairement la volonté qu'avait Corneille de mettre en scène les problématiques politiques et sociales de son temps. Mais, par le biais de ces questions d'actualité, et plus particulièrement à travers la figure du héros, c'est la notion même d'humanité qu'il souhaitait évoquer.

miércoles, 27 de enero de 2016

Comédies:


Comédies:

Évolution du genre:


En 1630, la comédie était un genre mineur, délaissé aussi bien par les auteurs que par les théoriciens du théâtre (en cela, ces derniers se plaçaient dans la continuité d'Aristote, qui, dans sa Poétique, ne parlait pas de la comédie au sens moderne qu'on lui donnait au XVIIe siècle). Le théâtre comique avant Corneille se composait surtout de pièces outrées et grossières, inspirées de la farce ou de la commedia dell'arte. Corneille pratiqua dès ses débuts une comédie d'un genre nouveau, fondée sur la description des mœurs et des caractères, et accordant une place prépondérante à la peinture de l'amour.
Caractéristiques:
Inspiré par le genre pastoral, et en particulier par l'Astrée (1607-1627) d'Honoré d'Urfé, la comédie cornélienne est un genre mondain où l'auteur met en scène, dans un décor urbain, les jeunes gens de la bonne société d'alors: péripéties , obstacles et doutes quant à la réussite de leurs intrigues amoureuses constituent l'objet des dialogues aussi bien que le moteur de l'action dramatique. Mais, là où la pastorale proposait surtout, dans un climat harmonieux, une réflexion sur les conséquences sociales du sentiment amoureux, Corneille s'attache à dévoiler la véritable nature du cœur humain, en confrontant ses personnages à des situations extrêmes et douloureuses (la prison, l'abandon, la trahison, etc.).

Ses comédies ne sont donc pas comiques au sens où elles chercheraient à faire rire: elles se rapprochent plutôt d'un « romanesque gai », d'un « réalisme aimable », dans la mesure où elles peignent avec vraisemblance la vie quotidienne bourgeoise. C'est d'ailleurs par ce trait qu'elles s'opposent à la tragédie , qui ne s'intéresse qu'aux personnages nobles de l'histoire et du mythe. Par ailleurs, Corneille souhaite donner dans son théâtre une impression de naturel, et les dialogues de ses comédies se veulent une « imitation de la conversation des honnêtes gens ».

De la Place Royal au Menteur:
La Place royale (1634) est peut-être l'exemple le plus abouti de la comédie cornélienne. Elle traite des rapports de l'amour et de la liberté, problématique qui n'est pas totalement étrangère à celle du héros cornélien dans les tragédies . L'Illusion comique et le Menteur appartiennent plus nettement au comique proprement dit (le personnage de Matamore, dans l'Illusion comique, est directement issu de la commedia dell'arte). 

En outre, elles relèvent pleinement de l'esthétique baroque puisqu'elles abordent les thèmes de la métamorphose et de l'illusion et présentent le monde comme un théâtre. L'Illusion comique joue plus particulièrement de l'ambivalence entre l'être et le paraître, entre la vie et le spectacle. Cette pièce est d'une nature composite, et Corneille lui-même, dans l'épître préliminaire, la décrit comme « un étrange monstre […]. Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants sont une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie ». Le Menteur, dont l'intrigue , comme son titre le laisse supposer, est fondée sur les mensonges du héros , est une pièce à rebondissements, où les personnages ne sont jamais confrontés à ceux à qui ils croient avoir affaire: ici, chacun trouve sa vérité en pensant la fuir.

martes, 26 de enero de 2016

Passion et gloire

Héroïsme:


L'héroïsme cornélien revêt un aspect moral et psychologique, qui reflète les sentiments d'enthousiasme, d'orgueil, de bravoure, de générosité, qui représentaient encore l'idéal aristocratique de la noblesse au temps de Louis XIII. Personnage d'exception, incarnation des valeurs féodales, le héros cornélien, par son caractère chevaleresque et sa conception de l'amour (proche du modèle courtois), tendait en effet aux gentilshommes un miroir flatteur, mais il devait progressivement apparaître démodé au public de la seconde moitié du siècle, gagné par les valeurs bourgeoises: ses ambitions étaient en effet essentiellement dictées par le sentiment, historiquement daté, de la gloire.

Passion et gloire:


Le fondement même de l'héroïsme cornélien est l'orgueil, c'est-à-dire l'amour-propre, qui ne va pas sans le souci de sa propre réputation. Bien davantage que par l'idée du devoir, le héros de Corneille est dominé par son besoin absolu de liberté, aussi se laisse-t-il volontiers conduire par la passion. Cependant, loin d'être déchiré par celle-ci, il parvient toujours à l'accorder aux nécessités de sa gloire et, quels que soient les événements auxquels il se trouve confronté, il est toujours victorieux. C'est le cas dans le Cid, où Rodrigue choisit l'honneur avant l'amour, et obtient finalement les deux. C'est encore le cas dans Cinna, où Auguste, qui a préféré la clémence à la vengeance, gagne à la fois la gloire et la paix. De manière générale, l'orgueil du héros cornélien, fondé sur le sentiment de sa supériorité aristocratique, le conduit à exhiber sa propre valeur, à donner sa grandeur en spectacle aux autres personnages: rompus à toutes les techniques dramaturgiques, Corneille sut exploiter à merveille les possibilités du théâtre dans le théâtre. 

Cependant, l'héroïsme cornélien n'est pas exclusivement spectaculaire. Il symbolise aussi un idéal personnel de défi et de noblesse, destiné à conjurer la menace de l'échec, de l'anéantissement et de la mort. La morale cornélienne consiste en définitive à faire coïncider les désirs, les passions et les instincts de ses personnages avec la conception qu'ils ont de leur propre supériorité, ce qui les entraîne inéluctablement à dépasser le statut de simple personnage pour accéder au rang de héros. Toujours admirables par l'exemple qu'ils offrent du pouvoir de la volonté humaine contre la force des choses, les héros de Corneille ne sont donc pas ceux de la véritable tragédie: loin d'être anéantis par une fatalité qui les dépasse, ils sortent victorieux des épreuves. En outre, une fois leurs grandes actions achevées et après qu'ils ont assuré leur salut et leur gloire vient pour eux le temps de l'amour, de la clémence et de la sérénité, temps béni qui est interdit définitivement aux héros tragiques.

domingo, 24 de enero de 2016

Jean Racine 1639 - 1699


Jean Racine
1639 - 1699





Jean Racine, fils de Jean Racine, procureur au bailliage et de Jeanne Sconin, naquit le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon. Sa mère, Jeanne Sconin mourut le 28 janvier 1641, soit quelques jours seulement après la naissance de sa soeur, Marie Racine.
Le 4 novembre 1642, le père de Jean Racine se remaria avec Madeleine Vol, la fille de Jean Vol, notaire de Ferté-Milon, alors âgée de vingt-trois ans. Le mariage ne dura point car la mort emporta brutalement Jean Racine, le 6 février 1643, à l'âge de vingt-huit ans. À sa mort, sa charge de procureur fut rachetée par son beau-père, Jean Vol.Madeleine Vol, sa toute jeune veuve, refusa ses biens, et se remaria quelques années après. Les deux orphelins, Jean et Marie Racine, furent alors élevés séparément, Jean étant recueilli par ses grands-parents paternels, Jean Racine et son épouse Marie des Moulins et sa sœur, Marie, par son grand-père maternel, Pierre Sconin.
En septembre 1649, Jean Racine, le grand-père tant aimé de Racine, mourut. Quelques temps après, sa veuve, Marie des Moulins partit pour l'Abbaye de Port Royal, où se trouvait déjà sa fille, Agnès de Sainte Thècle, qui en devenait l'abbesse le 6 août 1689 et y mourait le 19 mai 1700. Par la suite, Marie des Moulins rentra au monastère des Champs en 1652.

De son côté, Jean Racine rentra au collège de Beauvais jusqu'au 1er octobre 1655. Par la suite, incité par sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, il alla à l'école des Granges, dirigée par MM. Lancelot et Pierre Nicole. M. Lancelot y professait le grec, et M. Nicole, le latin. Ils furent avec Antoine Le Maître et M. Hamon, les maîtres de Jean Racine et lui donnèrent le goût de l'écriture. MM. Le Maître et Hamon furent tout particulièrement admiratifs et paternels avec Jean Racine. À la mort de Le Maître en 1656, ce fut principalement Hamon qui éduqua Racine.

Le théâtre racinien


Le théâtre racinien



Le théâtre de Racine peint la passion comme une force fatale qui détruit celui qui en est possédé. On retrouve ici les théories jansénistes : soit l'homme a reçu la grâce divine, soit il en est dépourvu, rien ne peut changer son destin, il est condamné dès sa naissance. Réalisant l'idéal de la tragédie classique, le théâtre racinien présente une action simple, claire, dont les péripéties naissent de la passion même des personnages.
Les tragédies profanes (c'est-à-dire Esther et Athalie exclues) présentent un couple de jeunes gens innocents, à la fois unis et séparés par un amour impossible parce que la femme est dominée par le roi (AndromaqueBritannicusBajazetMithridate) ou parce qu'elle appartient à un clan rival (Aricie dans Phèdre). Cette rivalité se double souvent d'une rivalité politique, sur laquelle Racine n'insiste guère.
Dans ce cadre aristocratique qui, à partir de Bajazet, devient un lieu commun prétexte à la naissance d'une crise, les personnages apprennent que le roi est mort ou vaincu : ils se sentent alors libres de déchaîner leurs passions. Or, l'information est rapidement démentie. Le retour du roi met les personnages devant leurs fautes et les pousse, selon leur nature intérieure, à se repentir ou à aller jusqu'au bout de leur rébellion.
Les sources d'inspiration gréco-latines


Les sources d'inspiration de Jean Racine sont nombreuses et variées.
Le professeur J. Scherer mentionne, dans son étude sur Bérénice que Racine, afin de fixer le personnage, cite Suétone, notamment le chapitre VII de sa Vie de Titus. Il établit également qu'il existe un parallèle entre Virgile et Racine, fondé sur des notions assez conventionnelles. Jean-Pol Caput, dans sa présentation de Britannicus note que Racine a puisé dans les Annales de Tacite (livres XI à XV) non seulement l'essentiel des faits qui forment la trame de la tragédie, mais encore l'esprit dans lequel l'historien latin les traite. Racine aurait aussi lu le traité de Sénèque Sur la clémence et la tragédie du même auteur Octavie qui ont inspiré certains détails au poète.

Jean Racine lui-même ne dissimule pas ses sources gréco-latines et les indique ouvertement. En effet, dans sa preface à Phèdre, Racine écrit: « Voici encore une tragédie dont le sujet est pris dans Euripide. Quoique j'ai suivi une route un peu différente de celle de cet auteur pour la conduite de l'action, je n'ai pas laissé d'enrichir ma pièce de tout ce qui m'a paru plus éclatant dans la sienne. » Racine cite également Sénèque dans sa préface, ajoutant qu'il a suivi l'histoire de Thésée, telle qu'elle figure dans Plutarque.

Les tragedies

viernes, 22 de enero de 2016

Racine : résumé de Andromaque (1667)



Racine : résumé de Andromaque (1667)





Après la prise de Troie, Andromaque, veuve d’Hector, et son fils Astyanax sont échus en partage à Pyrrhus, roi d’Épire. Celui-ci, déjà fiancé avec Hermione, fille de Ménélas, diffère de jour en jour son mariage parce qu’il est épris de sa captive. Mais Pyrrhus n’a pas compté avec la haine des Grecs contre la race d’Hector. Irrités d’apprendre que le roi d’Épire songe à épouser Andromaque, ils envoient Oreste auprès de lui pour le sommer de leur livrer le jeune Astyanax qu’Andromaque a dérobé à la mort en lui substituant un autre enfant. Oreste, qui aime Hermione malgré les dédains dont elle a payé son amour, a accepté cette mission dans l’espoir de vaincre sa résistance. Pyrrhus refuse d’accéder à la demande des Grecs mais, irrité du refus qu’Andromaque oppose à ses vœux pour rester fidèle au souvenir de son époux, il la menace de livrer Astyanax à ses mortels ennemis. C’est en vain que la veuve d’Hector le supplie en pleurant en faveur de son fils et lui reproche sa cruelle rigueur. Pyrrhus reste inflexible. Andromaque se dévouera donc, mais pour rester fidèle à la mémoire d’Hector, elle est décidée à mourir après la cérémonie nuptiale. À la nouvelle du mariage de Pyrrhus avec sa captive, la fureur d’Hermione ne connait plus de bornes. 

Cette tragédie est le plus touchant modèle de tendresse maternelle et de piété conjugale. Son succès rappela celui du Cid par l’exagération des éloges comme par la violence des critiques ; c’est de toutes les tragédies de Racine celle qui produit le plus d’effet au théâtre par l’énergie et la vérité des passions et une continuelle alternative de crainte et d’espérance, de terreur et de pitié. Le caractère élevé, calme d’Andromaque forme un heureux contraste avec les passions violentes dont elle est entourée. Le rôle de Pyrrhus fut vivement attaqué à cause de ses emportements.


jueves, 21 de enero de 2016

Racine : résumé de Britannicus (1669)




Racine : résumé de Britannicus (1669)



Cette pièce, une de celles que Racine a le plus travaillées, faillit néanmoins ne pas réussir au théâtre ; mais le public ne tarda pas à revenir de son erreur. Tous les caractères y sont tracés avec une étonnante perfection. Agrippine est fière, ambitieuse, avide de pouvoir, sacrifiant sa vie, celle de son fils, la vertu, tout enfin, au désir de régner. Si elle parait s’intéresser à l’amour de Britannicus et de Junie, c’est pour se ménager un appui dans la disgrâce dont elle est menacée. Le caractère de Néron est tracé de main de maître. C’est Néron à son début dans le crime, encore hésitant entre le bien et le mal, entre Burrhus et Narcisse. Narcisse est le digne confident d’un tel monstre. C’est le portrait fidèle d’un courtisan perfide et habile, qui flatte les passions de son maître pour mieux s’emparer de lui et le gouverner. Burrhus n’est pas tracé avec moins de vigueur. Ministre d’une vertu austère, il résiste aux vues ambitieuses d’Agrippine comme aux vices de son maître ; mais lorsqu’il connait les horribles desseins de son élève, il se laisse emporter à tout le feu de l’indignation et son éloquence semble un moment triompher de ce monstre. Britannicus a une figure franche et généreuse. 



La candeur, l’ingénuité, l’amour timide et modeste de Junie viennent jeter sur ce tableau une teinte douce d’intérêt et de sensibilité qui charment. Mais le vice ne triomphe pas tout à fait et le poète a soin de nous faire voir dans l’avenir les remords, les tourments s’attachant à Néron et lui faisant expier son crime.

miércoles, 20 de enero de 2016

Les Tragédies



Les Tragédies

On peut négliger, dans l'œuvre de Racine, la Thébaïde et Alexandre; mais Andromaque, en 1667, est dans l'histoire de notre théâtre, une date aussi importante que, trente et un ans auparavant, celle du Cid.

— Andromaque (1667)
Racine a tiré cette pièce du tragique grec Euripide ; mais il s'est inspiré également d'Homère et de Virgile. Il a modifié profondément la situation de son héroïne. Dans la légende ancienne, Andromaque tremble pour la vie du petit Molossus, enfant né de son mariage avec Pyrrhus. Chez Racine, Andromaque est restée la veuve d'Hector et la mère d'Astyanax. Aussi va-t-elle se trouver prise entre deux devoirs : demeurer fidèle à la mémoire de son époux, et sauver son fils. La jalousie et l'orgueil d'Hermione forment un contraste saisissant avec la résignation et le calme courage d'Andromaque.

— Britannicus (1669)
Racine avait remporté un éclatant succès avec Andromaque. Mais les partisans du vieuxCorneille déclaraient Racine incapable de réussir dans la tragédie historique. Celui-ci accepta le défi et chercha dans Tacite un sujet qui lui permît de développer des sentiments romains. Il choisit l'histoire de Néron et de Britannicus, et la suivit fidèlement ; mais il limita son action qui devait se passer en vingt-quatre heures. Il ne voulut peindre en Néron que le monstre naissant, afin que le personnage restât humain et pût exciter sinon la sympathie, du moins l'intérêt des spectateurs.

— Barjazet (1672)
Racine n'a pas toujours imité les anciens. Une anecdote racontée par un ambassadeur à Constantinople lui a inspiré une tragédie dont le sujet est contemporain. Il n'a pas cherché, dans cette tragédie, la couleur locale extérieure, comme les romantiques. Mais il s'est appliqué à donner aux passions et aux sentiments le degré d'intensité et de fureur qui peut rendre vraisemblable le dénouement. Jamais la jalousie féminine n'a été mieux analysée

— Iphigénie(1674)

Iphigénie est imitée du poète grec Euripide, mais Racine modifie sur certains points l'action et le dénouement. C'est ainsi qu'il rend Achille amoureux d'Iphigénie, tandis qu'Euripide nous dit seulement qu'Agamemnon s'est servi du prétexte de ce mariage pour faire venir sa fille à Aulis. Racine a supprimé le personnage de Ménélas et l'a remplacé par Ulysse. Et surtout, il a changé le dénouement. Chez Euripide, Iphigénie est étendue sur l'autel du sacrifice ; un nuage l'enveloppe, elle disparaît, et l'on trouve à sa place une biche blanche. C'est Diane qui l'a enlevée et transportée en Tauride. Racine suppose au contraire que l'oracle a voulu désigner en réalité une autre Iphigénie, Ériphile, qui, à la fin de la pièce, est contrainte de se sacrifier elle-même. Iphigénie est une des pièces les mieux construites et les mieux écrites de Racine : Voltaire la considérait comme le type parlait de la tragédie classique.

martes, 19 de enero de 2016

Moliere ( Groupe 1)










Molière( Groupe 1)





                                         
                                   
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