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domingo, 31 de enero de 2016
sábado, 30 de enero de 2016
Résumé : Horace de Corneille (1640)
Résumé : Horace de Corneille (1640)
Au moment où commence la tragédie, nous
sommes introduits dans la famille d’Horace, vieux chevalier romain, père de
trois fils, dont l’un a épousé Sabine, sœur de Curiace, patricien d’Albe. Un
nouveau mariage doit rapprocher encore les familles romaine et albaine :
Curiace est fiancé à Camille, fille du vieil Horace. Mais Albe et Rome sont en
guerre, et cet événement retarde l’union projetée. Cependant Curiace vient
annoncer à sa fiancée que les chefs d’Albe et de Rome, sur le point de livrer
une bataille qui devait être décisive, ayant horreur du sang qui allait être
versé, ont résolu de finir cette guerre par un combat de trois contre trois.
Camille reçoit avec transport une si heureuse nouvelle. Les trois Horaces sont
choisis par Rome pour défendre ses destins. Curiace félicite l’aîné des trois
de cet honneur, en se plaignant néanmoins de ce qu’il faut que ses beaux-frères
périssent, ou qu’Albe, sa patrie, devienne sujette de Rome. Presque au même
instant on lui vient annoncer qu’Albe l’a choisi, lui Curiace, avec deux de ses
frères, pour être ses combattants. Sa douleur est au comble. Sabine et Camille
se montrent aussi plus alarmées que jamais. Horace et Curiace s’arrachent
d’auprès d’elles et partent pour le combat.
Les deux armées, en les voyant paraître,
s’émeuvent à l’idée que des personnes si proches vont combattre ensemble, et un
sacrifice est fait pour consulter la volonté des dieux. L’espérance renaît dans
le cœur de Sabine, tandis que Camille n’augure rien de bon. En effet, le vieil
Horace vient leur apprendre que les combattants sont aux mains. Peu d’instants
après, la nouvelle se répand que deux Horaces sont tués, que le troisième est
en fuite, et que les trois Curiaces sont demeurés maîtres du champ de bataille.
Camille pleure ses deux frères, mais ressent une secrète joie de la victoire de
son amant. Sabine, qui ne perd ni ses frères ni son mari, apprend cette
nouvelle avec un esprit plus calme. Mais l’épouvante la saisit aussi quand elle
entend les menaces que le père des Horaces profère contre son fils : ce
vieillard, uniquement touché des intérêts de Rome qui va devenir sujette
d’Albe, jure qu’avant la fin du jour il aura lavé dans le sang de son fils la
honte des Romains.
Sur ces entrefaites, un envoyé de Tulle, roi
de Rome, vient annoncer au vieil Horace la victoire de son fils, dont la fuite
n’était qu’un stratagème pour vaincre les trois Curiaces, qu’il a exterminés
l’un après l’autre. À peine cette dernière victoire est-elle connue, que le
vainqueur arrive avec les trophées de sa triple victoire. Camille, qui ne voit
dans le triomphe de son frère que la perte de son fiancé, tombe dans une
affreuse douleur, éclate en cris d’indignation contre Rome et maudit la
victoire d’Horace. Ce dernier entre en fureur contre celle qui ose pleurer le triomphe
de sa patrie, et, oubliant que Camille est sa sœur, il tire son épée et la lui
plonge dans le sein. Horace ne tarde pas à se repentir de ce meurtre : il
en a honte et prie son père de l’en punir.
viernes, 29 de enero de 2016
Appréciation littéraire et analytique
Appréciation littéraire et analytique
« Le sujet des Horaces, qu’entreprit Corneille après celui du Cid, était bien moins heureux
et plus difficile à manier. Il ne s’agit que d’un combat, d’un événement très
simple, qu’à la vérité le nom de Rome a rendu fameux, mais dont il semble
impossible de tirer une fable dramatique. C’est aussi de tous les ouvrages de
Corneille celui où il a dû le plus à son seul génie. Ni les anciens ni les
modernes ne lui ont rien fourni : tout est de création. Les trois premiers
actes, pris séparément, sont peut-être ce qu’il a fait de plus sublime, et en
même temps c’est là qu’il a mis le plus d’art… mais au commencement du
quatrième acte, la pièce est terminée, le sujet est rempli. Il s’agissait de
savoir qui l’emporterait de Rome ou d’Albe :
les Curiaces sont
morts ; Horace est vainqueur ; tout est consommé. Ce qui suit forme
non seulement deux autres pièces, ce qui est un vice capital, mais, par un
effet malheureusement rétroactif, nuit beaucoup à la première, en ternissant le
caractère qu’on vient d’admirer, et rendant odieux gratuitement le personnage
d’Horace, qui avait excité de l’intérêt. L’une de ces deux actions, ajoutées à
l’action principale, est le meurtre de Camille, qui est atroce et
inexcusable ; l’autre est le péril d’Horace mis en jugement, et accusé
devant le roi par un Valère qu’on n’a pas encore vu dans la pièce, et cette
dernière action est infiniment moins attachante que la première, parce qu’on
sent trop bien qu’Horace, qui vient de rendre un si grand service à sa patrie,
ne peut pas être condamné. Ces trois actions bien distinctes, qui, ne pouvant
se lier, ne peuvent que se nuire, composent un tout extrêmement vicieux… Mais,
du moins l’auteur, en se réduisant à ces trois actes, pouvait-il faire un tout
régulier ? Je ne le crois pas ; car il n’y avait pas de dénouement
possible.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4F_o2Hl_7D7G05dNEbVR-w0c7TgF9gtamVM40_Po7QVRrTG-WiNwpc69h8JjdE6IbfzQBzQurf0Oonr6QCs3BcA_yXvXESkhzBuMalVpHxyXYP3YqKPsnjY98wxiyGvmuxSCuXlM5TLKv/s400/23.jpg)
Les ressources si ingénieuses qu’à trouvées Corneille pour relever la
simplicité de son sujet ont un grand inconvénient : c’est de mettre des
personnages principaux dans une situation dont il ne peut les tirer
heureusement ; car je suppose qu’il voulût finir à la victoire d’Horace,
comme la nature du sujet le lui prescrivait, que deviendra cette Camille oui
vient de perdre son amant ? C’est un principe convenu que le dénouement
doit décider de l’état de tous les personnages d’une manière satisfaisante. Que
faire de Camille ? La laisser résignée à son malheur était bien froid, et,
de plus, contraire à l’histoire qui est si connue.
La tuer flétrit le caractère
d’Horace, et, de plus, commence nécessairement une seconde action ; car on
ne peut pas finir la pièce par un meurtre si révoltant. Et Sabine ? Elle
n’est pas si importante que Camille ; mais il faut donc la laisser aussi
pleurant ses trois frères ? Rien de tout cela ne comporte un dénouement
convenable ; et quoiqu’il y ait de l’art à mettre les personnages dans des
situations difficiles, cet art ne suffit pas : l’essentiel est de savoir
les en faire sortir. Corneille n’en trouvant pas le moyen, a pris le parti de
suivre jusqu’au bout toute l’histoire d’Horace, sans se mettre en peine de la
multiplicité d’action. Ce ne fut pas ignorance des règles, ce fut impossibilité
de faire autrement…
jueves, 28 de enero de 2016
Tragédie, histoire et politique:
Tragédie, histoire et politique:
De fait, la tragédie cornélienne est essentiellement d'inspiration historique.
Horace, Cinna et Polyeucte s'inspirent toutes les trois de l'Antiquité latine,
et chacune se situe à une période clef de l'histoire romaine: conquête de cités
voisines, dans le cas d'Horace (Albe, VIIe siècle av. J.-C.), passage de la
République à l'Empire dans celui de Cinna (Ier siècle apr. J.-C.), passage du
paganisme au christianisme pour Polyeucte (IIIe siècle).
Dans les trois pièces, la crise psychologique s'inscrit donc dans un cadre
historique bien déterminé, mais celui-ci offre souvent une perspective sur
l'actualité du temps de Corneille. Ainsi, Horace relate l'affrontement
fratricide opposant un jeune Romain à un citoyen d'Albe, qui est aussi le mari
de sa sœur Camille. Or, depuis 1636, la France était engagée dans une guerre
contre l'Espagne, alors que Philippe IV et Louis XIII se trouvaient doublement
liés, pour être marié chacun à la sœur de l'autre. Par ailleurs, cette pièce
soulève le problème de la légitimité de la raison d'Etat et de ses limites: le
héros doit-il aller jusqu'au meurtre de sa sœur au nom de l'honneur de la
patrie??. Cette question était d'une grande actualité dans une période où la
France était profondément divisée. Le cas de Cinna est analogue.
Cette tragédie
relate une conjuration des républicains contre Auguste, qui avait transformé la
république en empire, à son profit. Elle pose, par cet argument, le problème de
la défense et de la légitimité d'un pouvoir centralisé, et les contemporains ne
manquèrent pas d'y voir une allusion explicite à la situation de Louis XIII,
qui s'était engagé avec Richelieu dans l'établissement du pouvoir absolu, au
détriment non pas des républicains, mais de la noblesse, que Richelieu
cherchait à contenir et à dominer. Faut-il voir dans Cinna (sous-titré « la
Clémence d'Auguste »), comme certains l'ont dit, une invitation à la clémence
adressée à Louis XIII??. Rien ne permet de l'affirmer, d'autant que la pièce
semble être plutôt une célébration du pouvoir absolu. L'ensemble de ces
considérations indique surtout clairement la volonté qu'avait Corneille de
mettre en scène les problématiques politiques et sociales de son temps. Mais,
par le biais de ces questions d'actualité, et plus particulièrement à travers
la figure du héros, c'est la notion même d'humanité qu'il souhaitait évoquer.
miércoles, 27 de enero de 2016
Comédies:
Comédies:
Évolution du genre:En 1630, la comédie était un genre mineur, délaissé aussi bien par les auteurs que par les théoriciens du théâtre (en cela, ces derniers se plaçaient dans la continuité d'Aristote, qui, dans sa Poétique, ne parlait pas de la comédie au sens moderne qu'on lui donnait au XVIIe siècle). Le théâtre comique avant Corneille se composait surtout de pièces outrées et grossières, inspirées de la farce ou de la commedia dell'arte. Corneille pratiqua dès ses débuts une comédie d'un genre nouveau, fondée sur la description des mœurs et des caractères, et accordant une place prépondérante à la peinture de l'amour.
Caractéristiques:
Inspiré par le genre pastoral, et en particulier par l'Astrée (1607-1627) d'Honoré d'Urfé, la comédie cornélienne est un genre mondain où l'auteur met en scène, dans un décor urbain, les jeunes gens de la bonne société d'alors: péripéties , obstacles et doutes quant à la réussite de leurs intrigues amoureuses constituent l'objet des dialogues aussi bien que le moteur de l'action dramatique. Mais, là où la pastorale proposait surtout, dans un climat harmonieux, une réflexion sur les conséquences sociales du sentiment amoureux, Corneille s'attache à dévoiler la véritable nature du cœur humain, en confrontant ses personnages à des situations extrêmes et douloureuses (la prison, l'abandon, la trahison, etc.).
Ses comédies ne sont donc pas comiques au sens où elles chercheraient à faire rire: elles se rapprochent plutôt d'un « romanesque gai », d'un « réalisme aimable », dans la mesure où elles peignent avec vraisemblance la vie quotidienne bourgeoise. C'est d'ailleurs par ce trait qu'elles s'opposent à la tragédie , qui ne s'intéresse qu'aux personnages nobles de l'histoire et du mythe. Par ailleurs, Corneille souhaite donner dans son théâtre une impression de naturel, et les dialogues de ses comédies se veulent une « imitation de la conversation des honnêtes gens ».
De la Place Royal au
Menteur:
La Place royale (1634) est peut-être l'exemple le plus abouti de la comédie cornélienne. Elle traite des rapports de l'amour et de la liberté, problématique qui n'est pas totalement étrangère à celle du héros cornélien dans les tragédies . L'Illusion comique et le Menteur appartiennent plus nettement au comique proprement dit (le personnage de Matamore, dans l'Illusion comique, est directement issu de la commedia dell'arte).
En outre, elles relèvent pleinement de l'esthétique baroque puisqu'elles abordent les thèmes de la métamorphose et de l'illusion et présentent le monde comme un théâtre. L'Illusion comique joue plus particulièrement de l'ambivalence entre l'être et le paraître, entre la vie et le spectacle. Cette pièce est d'une nature composite, et Corneille lui-même, dans l'épître préliminaire, la décrit comme « un étrange monstre […]. Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants sont une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie ». Le Menteur, dont l'intrigue , comme son titre le laisse supposer, est fondée sur les mensonges du héros , est une pièce à rebondissements, où les personnages ne sont jamais confrontés à ceux à qui ils croient avoir affaire: ici, chacun trouve sa vérité en pensant la fuir.
La Place royale (1634) est peut-être l'exemple le plus abouti de la comédie cornélienne. Elle traite des rapports de l'amour et de la liberté, problématique qui n'est pas totalement étrangère à celle du héros cornélien dans les tragédies . L'Illusion comique et le Menteur appartiennent plus nettement au comique proprement dit (le personnage de Matamore, dans l'Illusion comique, est directement issu de la commedia dell'arte).
En outre, elles relèvent pleinement de l'esthétique baroque puisqu'elles abordent les thèmes de la métamorphose et de l'illusion et présentent le monde comme un théâtre. L'Illusion comique joue plus particulièrement de l'ambivalence entre l'être et le paraître, entre la vie et le spectacle. Cette pièce est d'une nature composite, et Corneille lui-même, dans l'épître préliminaire, la décrit comme « un étrange monstre […]. Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants sont une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie ». Le Menteur, dont l'intrigue , comme son titre le laisse supposer, est fondée sur les mensonges du héros , est une pièce à rebondissements, où les personnages ne sont jamais confrontés à ceux à qui ils croient avoir affaire: ici, chacun trouve sa vérité en pensant la fuir.
martes, 26 de enero de 2016
Passion et gloire
Héroïsme:
L'héroïsme cornélien revêt un aspect moral et psychologique, qui reflète les
sentiments d'enthousiasme, d'orgueil, de bravoure, de générosité, qui
représentaient encore l'idéal aristocratique de la noblesse au temps de Louis
XIII. Personnage d'exception, incarnation des valeurs féodales, le héros
cornélien, par son caractère chevaleresque et sa conception de l'amour (proche
du modèle courtois), tendait en effet aux gentilshommes un miroir flatteur,
mais il devait progressivement apparaître démodé au public de la seconde moitié
du siècle, gagné par les valeurs bourgeoises: ses ambitions étaient en effet
essentiellement dictées par le sentiment, historiquement daté, de la gloire.
Passion et gloire:
Le fondement même de l'héroïsme cornélien est l'orgueil, c'est-à-dire l'amour-propre, qui ne va pas sans le souci de sa propre réputation. Bien davantage que par l'idée du devoir, le héros de Corneille est dominé par son besoin absolu de liberté, aussi se laisse-t-il volontiers conduire par la passion. Cependant, loin d'être déchiré par celle-ci, il parvient toujours à l'accorder aux nécessités de sa gloire et, quels que soient les événements auxquels il se trouve confronté, il est toujours victorieux. C'est le cas dans le Cid, où Rodrigue choisit l'honneur avant l'amour, et obtient finalement les deux. C'est encore le cas dans Cinna, où Auguste, qui a préféré la clémence à la vengeance, gagne à la fois la gloire et la paix. De manière générale, l'orgueil du héros cornélien, fondé sur le sentiment de sa supériorité aristocratique, le conduit à exhiber sa propre valeur, à donner sa grandeur en spectacle aux autres personnages: rompus à toutes les techniques dramaturgiques, Corneille sut exploiter à merveille les possibilités du théâtre dans le théâtre.
Cependant, l'héroïsme cornélien n'est pas exclusivement spectaculaire. Il symbolise aussi un idéal personnel de défi et de noblesse, destiné à conjurer la menace de l'échec, de l'anéantissement et de la mort. La morale cornélienne consiste en définitive à faire coïncider les désirs, les passions et les instincts de ses personnages avec la conception qu'ils ont de leur propre supériorité, ce qui les entraîne inéluctablement à dépasser le statut de simple personnage pour accéder au rang de héros. Toujours admirables par l'exemple qu'ils offrent du pouvoir de la volonté humaine contre la force des choses, les héros de Corneille ne sont donc pas ceux de la véritable tragédie: loin d'être anéantis par une fatalité qui les dépasse, ils sortent victorieux des épreuves. En outre, une fois leurs grandes actions achevées et après qu'ils ont assuré leur salut et leur gloire vient pour eux le temps de l'amour, de la clémence et de la sérénité, temps béni qui est interdit définitivement aux héros tragiques.
lunes, 25 de enero de 2016
domingo, 24 de enero de 2016
Jean Racine 1639 - 1699
Jean Racine
1639 - 1699
Jean Racine, fils de Jean Racine, procureur au bailliage et de Jeanne Sconin, naquit le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon. Sa mère, Jeanne Sconin mourut le 28 janvier 1641, soit quelques jours seulement après la naissance de sa soeur, Marie Racine.
Le 4 novembre 1642, le père de Jean Racine se remaria
avec Madeleine Vol, la fille de Jean Vol, notaire de Ferté-Milon,
alors âgée de vingt-trois ans. Le mariage ne dura point car la mort emporta
brutalement Jean Racine, le 6 février 1643, à l'âge de vingt-huit ans. À
sa mort, sa charge de procureur fut rachetée par son beau-père, Jean
Vol.Madeleine Vol, sa toute jeune veuve, refusa ses biens, et se remaria
quelques années après. Les deux orphelins, Jean et Marie Racine,
furent alors élevés séparément, Jean étant recueilli par ses
grands-parents paternels, Jean Racine et son épouse Marie des
Moulins et sa sœur, Marie, par son grand-père maternel, Pierre
Sconin.
En septembre 1649, Jean Racine, le grand-père tant aimé
de Racine, mourut. Quelques temps après, sa veuve, Marie des
Moulins partit pour l'Abbaye de Port Royal, où se trouvait déjà sa
fille, Agnès de Sainte Thècle, qui en devenait l'abbesse le 6 août 1689 et
y mourait le 19 mai 1700. Par la suite, Marie des Moulins rentra au
monastère des Champs en 1652.
De son côté, Jean Racine rentra au collège de Beauvais
jusqu'au 1er octobre 1655. Par la suite, incité par sa tante, Agnès de
Sainte-Thècle, il alla à l'école des Granges, dirigée par MM.
Lancelot et Pierre Nicole. M. Lancelot y professait le
grec, et M. Nicole, le latin. Ils furent avec Antoine Le
Maître et M. Hamon, les maîtres de Jean Racine et lui donnèrent
le goût de l'écriture. MM. Le Maître et Hamon furent tout
particulièrement admiratifs et paternels avec Jean Racine. À la mort
de Le Maître en 1656, ce fut principalement Hamon qui
éduqua Racine.
Le théâtre racinien
Le
théâtre racinien
Le
théâtre de Racine peint la passion comme une force fatale qui détruit celui qui
en est possédé. On retrouve ici les théories jansénistes : soit l'homme a reçu la
grâce divine, soit il en est dépourvu, rien ne peut changer son destin, il est
condamné dès sa naissance. Réalisant l'idéal de la tragédie classique, le
théâtre racinien présente une action simple, claire, dont les péripéties
naissent de la passion même des personnages.
Les
tragédies profanes (c'est-à-dire Esther et Athalie exclues) présentent un couple
de jeunes gens innocents, à la fois unis et séparés par un amour impossible
parce que la femme est dominée par le roi (Andromaque, Britannicus, Bajazet, Mithridate)
ou parce qu'elle appartient à un clan rival (Aricie dans Phèdre).
Cette rivalité se double souvent d'une rivalité politique, sur laquelle Racine
n'insiste guère.
Dans
ce cadre aristocratique qui, à partir de Bajazet, devient un lieu commun prétexte à
la naissance d'une crise, les personnages apprennent que le roi est mort ou
vaincu : ils se sentent alors libres de déchaîner leurs passions. Or,
l'information est rapidement démentie. Le retour du roi met les personnages
devant leurs fautes et les pousse, selon leur nature intérieure, à se repentir
ou à aller jusqu'au bout de leur rébellion.
Les
sources d'inspiration gréco-latines
Les
sources d'inspiration de Jean Racine sont nombreuses et variées.
Le professeur J. Scherer mentionne, dans son étude
sur Bérénice que Racine, afin de fixer le personnage, cite Suétone,
notamment le chapitre VII de sa Vie de Titus. Il
établit également qu'il existe un parallèle entre Virgile et Racine, fondé sur
des notions assez conventionnelles. Jean-Pol Caput, dans sa présentation de Britannicus note que Racine a
puisé dans les Annales de Tacite (livres XI à XV) non seulement
l'essentiel des faits qui forment la trame de la tragédie, mais encore l'esprit
dans lequel l'historien latin les traite. Racine aurait aussi
lu le traité de Sénèque Sur la clémence et la tragédie du même
auteur Octavie qui ont inspiré certains détails au poète.
Jean
Racine lui-même ne dissimule pas ses sources gréco-latines et les indique
ouvertement. En effet, dans sa preface à Phèdre, Racine écrit:
« Voici encore une tragédie dont le sujet est pris dans Euripide. Quoique
j'ai suivi une route un peu différente de celle de cet auteur pour la conduite
de l'action, je n'ai pas laissé d'enrichir ma pièce de tout ce qui m'a paru
plus éclatant dans la sienne. » Racine cite également Sénèque dans sa
préface, ajoutant qu'il a suivi l'histoire de Thésée, telle qu'elle figure dans
Plutarque.
viernes, 22 de enero de 2016
Racine : résumé de Andromaque (1667)
Racine : résumé
de Andromaque (1667)
Après la prise de
Troie, Andromaque, veuve d’Hector, et son fils Astyanax sont échus en partage à
Pyrrhus, roi d’Épire. Celui-ci, déjà fiancé avec Hermione, fille de Ménélas,
diffère de jour en jour son mariage parce qu’il est épris de sa captive.
Mais Pyrrhus n’a pas compté avec la haine des Grecs contre la race d’Hector.
Irrités d’apprendre que le roi d’Épire songe à épouser Andromaque, ils envoient
Oreste auprès de lui pour le sommer de leur livrer le jeune Astyanax
qu’Andromaque a dérobé à la mort en lui substituant un autre enfant. Oreste,
qui aime Hermione malgré les dédains dont elle a payé son amour, a accepté
cette mission dans l’espoir de vaincre sa résistance. Pyrrhus refuse d’accéder
à la demande des Grecs mais, irrité du refus qu’Andromaque oppose à ses vœux
pour rester fidèle au souvenir de son époux, il la menace de livrer Astyanax à
ses mortels ennemis. C’est en vain que la veuve d’Hector le supplie en pleurant
en faveur de son fils et lui reproche sa cruelle rigueur. Pyrrhus reste
inflexible. Andromaque se dévouera donc, mais pour rester fidèle à la mémoire
d’Hector, elle est décidée à mourir après la cérémonie nuptiale. À la nouvelle
du mariage de Pyrrhus avec sa captive, la fureur d’Hermione ne connait plus de
bornes.
Cette tragédie est le plus touchant modèle de
tendresse maternelle et de piété conjugale. Son succès rappela celui du Cid par
l’exagération des éloges comme par la violence des critiques ; c’est de
toutes les tragédies de Racine celle qui produit le plus d’effet au théâtre par
l’énergie et la vérité des passions et une continuelle alternative de crainte
et d’espérance, de terreur et de pitié. Le caractère élevé, calme d’Andromaque
forme un heureux contraste avec les passions violentes dont elle est entourée.
Le rôle de Pyrrhus fut vivement attaqué à cause de ses emportements.
jueves, 21 de enero de 2016
Racine : résumé de Britannicus (1669)
Racine : résumé de Britannicus (1669)
Cette pièce, une de celles que
Racine a le plus travaillées, faillit néanmoins ne pas réussir au
théâtre ; mais le public ne tarda pas à revenir de son erreur. Tous les
caractères y sont tracés avec une étonnante perfection. Agrippine est fière,
ambitieuse, avide de pouvoir, sacrifiant sa vie, celle de son fils, la vertu,
tout enfin, au désir de régner. Si elle parait s’intéresser à l’amour de
Britannicus et de Junie, c’est pour se ménager un appui dans la disgrâce dont
elle est menacée. Le caractère de Néron est tracé de main de maître. C’est
Néron à son début dans le crime, encore hésitant entre le bien et le mal, entre
Burrhus et Narcisse. Narcisse est le digne confident d’un tel monstre. C’est le
portrait fidèle d’un courtisan perfide et habile, qui flatte les passions de
son maître pour mieux s’emparer de lui et le gouverner. Burrhus n’est pas tracé
avec moins de vigueur. Ministre d’une vertu austère, il résiste aux vues
ambitieuses d’Agrippine comme aux vices de son maître ; mais lorsqu’il
connait les horribles desseins de son élève, il se laisse emporter à tout le
feu de l’indignation et son éloquence semble un moment triompher de ce monstre.
Britannicus a une figure franche et généreuse.
La candeur, l’ingénuité, l’amour
timide et modeste de Junie viennent jeter sur ce tableau une teinte
douce d’intérêt et de sensibilité qui charment. Mais le vice ne triomphe pas
tout à fait et le poète a soin de nous faire voir dans l’avenir les
remords, les tourments s’attachant à Néron et lui faisant expier son crime.
miércoles, 20 de enero de 2016
Les Tragédies
Les Tragédies
On peut négliger, dans l'œuvre de
Racine, la Thébaïde et Alexandre; mais Andromaque, en 1667, est dans
l'histoire de notre théâtre, une date aussi importante que, trente et un ans
auparavant, celle du Cid.
Racine a tiré cette pièce du
tragique grec Euripide ; mais il s'est inspiré également d'Homère et de
Virgile. Il a modifié profondément la situation de son héroïne. Dans la légende
ancienne, Andromaque tremble pour la vie du petit Molossus, enfant né de son
mariage avec Pyrrhus. Chez Racine, Andromaque est restée la veuve d'Hector et
la mère d'Astyanax. Aussi va-t-elle se trouver prise entre deux devoirs :
demeurer fidèle à la mémoire de son époux, et sauver son fils. La jalousie et
l'orgueil d'Hermione forment un contraste saisissant avec la résignation et le
calme courage d'Andromaque.
Racine avait remporté un éclatant
succès avec Andromaque.
Mais les partisans du vieuxCorneille déclaraient Racine
incapable de réussir dans la tragédie historique. Celui-ci accepta le défi et chercha dans Tacite un
sujet qui lui permît de développer des sentiments romains. Il choisit l'histoire de Néron et de Britannicus, et la
suivit fidèlement ; mais il limita son action qui devait se passer en
vingt-quatre heures. Il ne voulut peindre en Néron que le monstre naissant,
afin que le personnage restât humain et pût exciter sinon la sympathie, du
moins l'intérêt des spectateurs.
Racine n'a pas toujours imité les
anciens. Une anecdote racontée par un ambassadeur à Constantinople lui a
inspiré une tragédie dont le sujet est contemporain. Il n'a pas cherché, dans
cette tragédie, la couleur locale extérieure, comme les romantiques. Mais il
s'est appliqué à donner aux passions et aux sentiments le degré d'intensité et
de fureur qui peut rendre vraisemblable le dénouement. Jamais la jalousie
féminine n'a été mieux analysée
Iphigénie est imitée du
poète grec Euripide, mais Racine modifie sur certains points l'action et le
dénouement. C'est ainsi qu'il rend Achille amoureux d'Iphigénie, tandis
qu'Euripide nous dit seulement qu'Agamemnon s'est servi du prétexte de ce
mariage pour faire venir sa fille à Aulis. Racine a supprimé le personnage de
Ménélas et l'a remplacé par Ulysse. Et surtout, il a changé le dénouement. Chez
Euripide, Iphigénie est étendue sur l'autel du sacrifice ; un nuage
l'enveloppe, elle disparaît, et l'on trouve à sa place une biche blanche. C'est
Diane qui l'a enlevée et transportée en Tauride. Racine suppose au contraire
que l'oracle a voulu désigner en réalité une autre Iphigénie, Ériphile, qui, à
la fin de la pièce, est contrainte de se sacrifier elle-même. Iphigénie est une des pièces les
mieux construites et les mieux écrites de Racine : Voltaire la considérait
comme le type parlait de la tragédie classique.
martes, 19 de enero de 2016
lunes, 18 de enero de 2016
domingo, 17 de enero de 2016
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